vendredi 19 avril 2013

Un réseau international féministe ? OUI !


Ça fait quelques temps que ça nous trotte dans la tête à quelques unes. Et un jour, sur la nappe d’une table dans un resto, on se lance. C’est comme ça que naissent toutes les grandes idées, n’est ce pas ?
Cette idée là n’est pas neuve.

Constituer un réseau féministe international, beaucoup y ont pensé et nombreuses sont celles qui l’ont déjà fait. Alors qu’a celui-ci de nouveau ?

Les réseaux se constituent habituellement entre personnes et structures qui se battent en front commun sur certains sujets et les coalitions résistent rarement aux divergences. Aujourd’hui, de nombreux réseaux féministes existent, souvent restreints à une thématique (le women’s global network for reproductive rights par exemple) ou à une région du monde (le lobby européen des femmes, ARROW- Asian Pacific resource and research center for women , WLUML - Women living under muslims laws) ou à une ère linguistique.

Mais force est de penser qu’aujourd’hui, il nous manque quelque chose. Se constituer en réseau, ce n’est pas forcément tout partager. C’est aussi échanger, se connaître, s’entraider.

Lorsqu’à quelques unes nous avons eu l’idée de la campagne My Body Is Mine !, la première difficulté que nous avons rencontré à été d’identifier des personnes qui, de par le monde, défendent comme nous le droit à l’avortement et souhaitent le faire au niveau international. Si nous avons réussi en deux mois à réunir des signatures de féministes de 70 pays, avec un réseau féministe international nous aurions pu aller encore plus loin, plus vite. 

Voilà la genèse de tout ça.

Nous sommes quelques militantes féministes françaises, canadiennes, allemande, tunisiennes, marocaines et espagnoles qui avons participé à plusieurs mobilisations pour les droits des femmes (égalité professionnelle, droits sexuels et reproductifs, lutte contre les violences) et nous sommes en train de réfléchir à un moyen de mieux connecter les activistes féministes des 4 coins du globe.
Nous avons pensé monter via une plateforme web une carte du monde féministe, interactive, permettant de mettre en réseau les associations féministes et les activistes des différents continents.

L’objectif est de rendre visible les féministes (en protégeant celles qui veulent rester anonymes) et de montrer la force qu’elles représentent dans chacun des pays comme sur la scène internationale. Dans un contexte économique difficile, où les droits des femmes sont régulièrement remis en cause, il nous semble important d’unir nos forces pour nous faire entendre.

Ce projet, nous allons le construire ensemble, alors rejoignez nous  sur http://feministnetworkproject.wordpress.com/

mardi 12 mars 2013

STATEMENT OF FEMINIST AND WOMEN’S ORGANISATIONS ON THE VERY ALARMING TRENDS IN THE NEGOTIATIONS OF OUTCOME DOCUMENT OF THE 57TH SESSION OF THE UN COMMISSION ON THE STATUS OF WOMEN

 We, the undersigned organisations and individuals across the globe, are again alarmed and disappointed that the United Nations Commission on the Status of Women (CSW) is wavering in its commitment to advance women’s human rights as demonstrated in the constant negotiation of the language in the outcome document continues.

On the occasion of celebrating the International Women’s Day we call on the states to reaffirm its commitment to agreed upon standards in promoting women’s human rights as articulated in the Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against Women, the Vienna Declaration and Programme of Action, the Declaration on the Elimination of Violence against Women, the Beijing Declaration and Platform for Action and the International Conference on Population and Development Programme of Action as well as other international humanitarian and human rights law.

We say NO to any re-opening of negotiations on the already established international agreements on women’s human rights and call on all governments to demonstrate their commitments to promote, protect and fulfill human rights and fundamental freedoms of women.

It is alarming that states are continuing to negotiate established standards that they themselves have agreed to as we are witnessing in the last few days of negotiation. Considering the lack of an outcome document last year we hope that this is not the pattern when it comes to advancing women’s human rights agenda. Women’s human rights are not to be negotiated away.

Similar to last year, we strongly hold the position that given the progressive development in the international era on standard setting there should no longer be any contention on any issues related to the definition and intersectionality of women and girls experiencing violence against women, including in relations to sexual and reproductive health and rights, sexual orientation and gender identity, harmful practices perpetuated in the context of negative culture and traditions, among others. We remind states that the CSW is the principal global policy-making body dedicated exclusively to gender equality and advancement of women with the sole aim of promoting women’s rights in political, economic, civil, social and educational fields. Its mandate is to ensure the full implementation of existing international agreements on women’s human rights and gender equality.

We strongly demand all governments and the international community to reject any attempt to invoke traditional values or morals to infringe upon human rights guaranteed by international law, nor to limit their scope. Customs, tradition or religious considerations must not be tolerated to justify discrimination and violence against women and girls whether committed by State authorities or by non-state actors. Given the current global activism around violence against women it is imperative that member states take the lead is agreeing on a progressive outcome document that reaffirms its commitments to universal human rights standards.

This is an important moment as we are planning the post 2015 process. The outcome document has to advance women’s human rights and not lower the bar for women’s human rights. Future international negotiations must move forward implementation of policies and programmes that secure the human rights of girls and women.

We call upon the member states of the UN and the various UN human rights and development entities to recognise and support the important role of women’s groups and organisations working at the forefront of challenging traditional values and practices that are intolerant to fundamental human rights norms, standards and principles.

Drafted by:
Center for Women’s Global Leadership (CWGL)
International Women’s Rights Action Watch Asia Pacific (IWRAW Asia Pacific)

Endorsed by: Amnesty International ANIS - Institute of Bioethics, Human Rights and Gender – Brazil
Asia Pacific Forum on Women, Law and Development (APWLD) Asia Safe Abortion Partnership Fiji Women's Rights Movement Namibia Women's Health Network Rutgers WPF, Netherland Women's Environment and Development Organization (WEDO) Women's Global Network for Reproductive Rights (WGNRR)

lundi 4 mars 2013

A l’ONU, la France doit agir fermement contre les violences machistes et pour l’égalité.

Il n’est pratiquement pas un jour où les Nations Unies ne convoquent une réunion officielle. Conférences, forums, rencontres politiques au sommet laissent bien souvent l’amère impression que beaucoup de mots s’y brassent sans pour autant trouver les traductions concrètes et durables qu’ils avaient laissé espérer. Et en matière de droits des femmes et d’égalité femmes-hommes, malgré les engagements maintes fois répétés et les plans d’actions polymorphes, le bilan des Nations Unies est très mitigé. La déclaration finale de la Conférence de Rio sur le développement durable (Rio+20) en juin 2012 ne mentionne pas les droits reproductifs en raison de l’opposition des Etats membres conservateurs (dont le chef de file est le Saint Siège) alors que le Plan d’action de la Conférence du Caire sur la population et le développement en 1994 y faisait référence. Outre qu’il témoigne de l’engagement relativement mou et consensuel de l’ONU sur ces droits fondamentaux, ce texte rappelle aussi qu’à l’échelle internationale, elle est un baromètre de la situation en matière de droits des femmes. Et le niveau actuel est inquiétant.

Rares sont cependant les événements onusiens entièrement consacrés à la condition des femmes et à ce titre, on ne peut que saluer leur existence. La 57ème Commission sur le Statut des Femmes qui s’ouvre lundi à New York sur le thème des violences faites aux femmes doit, dans ce contexte, être un tournant pour l’action de l’ONU et de ses Etat membres en matière d’égalité femmes-hommes. L’enjeu est de taille car la 56ème commission, en mars 2012, avait pour la première fois abouti à un échec des négociateurs à adopter un texte de sortie commun à tous les Etats membres de l’ONU. Il l’est d’autant plus que les principales conclusions et propositions du texte de sortie seront reprises dans les négociations des Objectifs du Millénaire pour le développement pour l’après 2015. Ces objectifs détermineront pour les quinze prochaines années les contours de l’aide et des programmes de développement dont l’impact sur les femmes est majeur puisqu’elles représentent 2/3 des 1.4 milliards de personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté.

Des lignes d’action concrètes et pragmatiques doivent être adoptées en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. L’éradication des violences machistes, rouages essentiels des systèmes patriarcaux dont aucun pays n’est absout, est un combat majeur. Il nécessite d’initier des mesures contraignantes pour les pays qui tolèrent ces violences et de mettre des financements à disposition pour les associations féministes, notamment par le biais d’ONU femmes, l’agence pour les droits des femmes et l’égalité de genre. La faiblesse de cette agence, tant en termes de mandat que de ressources financières, est tout à fait dommageable. La France s’est engagée à contribuer à hauteur de 1 million d’euros par an à ONU Femmes, contre 360 millions d’euros par an au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. La lutte contre les inégalités de genre, une priorité de la France ? En regard de ces chiffres, nous pouvons en douter.

Ce combat est aussi celui d’une lutte contre la persistance des systèmes patriarcaux qui légitiment les rapports de domination des hommes à l’égard des femmes, rarement remis en cause comme tels dans les arènes internationales. Considérer les violences faites aux femmes comme des violences machistes, à la fois causes et conséquences du patriarcat, c’est faire un grand pas en avant dans la lutte contre ce qui est socialement construit : l’inégalité de genre. Enfin, nous attendons  également que la France, représentée pour la première fois depuis vingt sept ans par une ministre des Droits des femmes, se positionne fermement et œuvre activement pour faire avancer dans les textes comme dans les actes les droits sexuels et reproductifs qui garantissent aux femmes leur droit à disposer de leur corps.

Cette Commission sur le Statut des Femmes est une étape clé pour remettre la France au niveau qui devrait être le sien sur la scène internationale dans le combat pour l’égalité de genre et contre les violences machistes. Ce défi universel, plus que jamais d’actualité, ne saura s’affranchir d’un engagement fort. Pour dépasser le développement consensuel des dernières années et construire un avenir où le changement, pour les femmes, ne reste pas lettre morte.

Flora Geley et Charlotte Soulary, Osez Le Féminisme

Charlotte Soulary représente Osez Le Féminisme à la CSW. Vous pouvez la suivre sur twitter @lotcharlot

lundi 9 juillet 2012

Droit à l’avortement, l’urgence d’une offensive internationale

Voici le texte de mon intervention lors de la table-ronde "Montée des extrêmes : quelles menaces pour l’égalité et la liberté ?" tenue le 7 juillet 2012 à la rencontre des Féministes en mouvements.

Il y a 40 ans, le Mouvement de Libération des femmes (MLF) diffusait ce tract :
Qui doit décider du nombre de nos enfants ?
- Le Pape qui n’en a jamais eu ?
- Le Président qui a de quoi élever les siens ?
- Le médecin qui respecte plus la vie d’un fœtus que celle d’une femme ?
- Le mari qui leur fait guili guili le soir en rentrant ?
- Nous qui les portons et qui sommes actuellement obligées de les élever ?
Aujourd’hui, si nous avons obtenu ce droit, 40% de la population mondiale vit dans des pays dans lesquels l’avortement est soit interdit soit fortement restreint. Dans les autres pays, les attaques sont fortes, de la montée de l’ « objection de conscience » à la fermeture des centres IVG, et les événements récents en Turquie doivent nous rappeler que le droit à l’avortement n’est jamais totalement acquis.

Chaque année, 22 millions de femmes sont obligées de se faire avorter de manière clandestine, avec les moyens du bord et avec des conséquences dramatiques. L’Organisation mondiale de la santé estime que 47 000 en décèdent chaque année, ce qui correspond à près de 15% de la mortalité maternelle dans le monde.

Avec des chiffres aussi dramatiques, il a paru logique à l’OMS de publier en 2012 une recommandation officielle incitant les Etats à légaliser l’avortement. Mais l’OMS a peu d’influence politique, et le combat fait rage au sein de l’ONU.

jeudi 21 juin 2012

The private is political, but my body is not owned by the State

French version here

The last weeks have been restless in defending body’s rights, and it seems that politicians from all countries make themselves the wrong way the famous slogan “the private is political”.

Turkey: http://saynoabortionban.com/

In Turkey, the Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, after having compared abortion to a murder, announced his will to restrict access to abortion to the four first weeks of pregnancy. It means de facto an abortion ban.


In the United States, the republican Primary gave rise to a ridiculous upsurge in conservative speeches, which Democrats quickly named as a “war on women”. Body’s politics at stake in electoral campaigns, it is unfortunately not new.

More recently, the UN conference Rio plus 20 failed at mentioning reproductive rights in its outcome document, in a battle which opposed the Holy See and its partners to progressive countries.

40 percent of the world’s population lives nowadays in a country where abortion is banned or strictly restricted. At the same time, 215 billion women in the world declare having an unmet need in family planning. It means that 215 billion women may have to face the dilemma between having an unwanted child or an unsafe abortion, with high threats on their live.

And yet, in 1994, 179 countries adopted the Cairo Plan of Action, engaging them to “use the full means at their disposal to support the principle of voluntary choice in family planning”.

After the euphoria of the years 1994-1995 when the international community adopted huge steps forward in the right to decide over our own bodies, there has been undoubtedly a backlash in the last years, the economic issues meeting the harshest conservative voices of those who refuse the rights of women over their own bodies.

Talking about development policies, sexual and reproductive rights are again and again neglected in favor of programs for “maternal and child’s health”, more consensual and o how carrying a normative view of women’s bodies.

However, the renewed popularity of family planning in the community of donors is not to reassure us. Because investing in family planning is the same as investing in girls, it is all-instrumentalization. From community-based DIU delivery to promotion of sterilization, family planning programs often tend to back the economical – or ideological goal of curbing the population growth in developing countries. What about women’s rights to choose what they want for their life – and for their body?

To caricature, donors finance family planning in developing countries whereas this right is taken off from women in rich countries, from where almost all the same donors come.  Ideology and economy, the armed wings of political decision, lead to great aberration whom the victims are the women, all the women. I don’t believe in the thesis of a “war against women”, but I certainly believe in a “war on women”. It is simply about political or economic choices, where women’s body is the battleground.

Therefore, the first issue of the next months and years is the level of control by the States on women’s bodies.
Pro-choice demonstration, London, UK, 9 July 2011


Access to contraceptives, common acceptation of abortion, and information availability on sexual and reproductive health are many variable of the reproductive liberty, which public policies can either obstruct or facilitate.


There is an urgency to replace these issues in the human rights sphere.

It is the reason why I endorsed the civil society declaration for the forthcoming Family planning summit, held next July in London: "Women’s Human Rights Must be at the Center of the Family Planning Summit".

Sexual and reproductive rights, among them abortion right, should be clearly recognized at the international level as universal human rights and respected as such.

vendredi 8 juin 2012

Le privé est politique, mais mon corps n’appartient pas à l’Etat

Les dernières semaines ont été agitées en matière de défense des droits du corps, et il semble que les politiques de tous pays s’approprient de travers le fameux slogan « le privé est politique ». 

jeudi 26 avril 2012

What are young women’s experiences with economic power? A look at labour & work

In April 2012, feminists and women's rights activits gathered at AWID forum in Istanbul with the same agenda: transforming economic power to advance women’s rights and justice. Below is my communication at the Young Feminist Day organized by AWID before the forum.

Women’s work has some key characters, due to our unequal position within power relationships, which is constitutive of the patriarchal world we live in. Women are more exposed to financial and economic crisis, have more precarious and less paid work than men and labour is still gender-divided.
What about young women? Is it possible to apply the feminist analysis of labour and work without making age distinctions?

Work is far broader than employment, work can be paid or unpaid, it can be counted in national statistics or it can be informal. Our statistical categories fail to capture the participation of women to economy and the reality of labour in countries characterized by a strong informal sector. Age is another factor of vulnerability. Young women face higher unemployment, they are in a critical period of their life, confronted to the continuum of care assignment, and they have to work free to fill the lack of social services due to neoliberal policies

Unequal power relationships: the intersection of age, gender and economic position

Age and economic position contribute to reinforce or either to erase gender inequality. It is rare to read studies which cross the two variables to give a comprehensive intersectional analysis of gender inequalities.

lundi 23 avril 2012

Pour la liberté reproductive, prenons la parole dans les négociations internationales !

Aujourd’hui débute à New York la 45ème réunion de la Commission de l’ONU pour la Population et le Développement, chargée d’évaluer les progrès des Etats membres de l’ONU sur la question des adolescents et des jeunes. Cette commission prend une importance particulière cette année,  à l’approche des échéances de 2015.

En effet, la communauté internationale, qui  lors de la Conférence du Caire en 1994 avait adopté un plan d’action ambitieux et progressiste en matière de santé et droits sexuels et reproductif, se lance 20 ans après dans la revue des engagements, des avancées, et surtout des retards.

Parallèlement, l’atteinte en 2015 de l’échéance des objectifs du Millénaire pour le développement(OMD)  va faire l’objet d’un processus de révision qui aboutira au Sommet de l’ONU sur les OMD en septembre 2013.

C’est aujourd’hui qu’il faut agir.

mercredi 7 mars 2012

Femmes 1 – Hommes 0. Du retour sur investissement dans le monde du développement

In English here
In Spanish here

« Connecting girls, inspiring futures ». Oyez, jeunes femmes, nous sommes le thème de la Journée internationale des femmes 2012 ! Est-ce une bonne nouvelle ? Je crains que non.

J’ai tout d’abord accueilli comme une avancée l’intérêt soudain pour les filles et les jeunes femmes de la part des bailleurs de fonds, des organisations internationales et des ONG, comme j’avais accueilli le passage du paradigme de « femmes dans le développement » à celui du « genre et développement ». Passé l’euphorie, la gueule de bois. Et j’y vois beaucoup plus clair : on m’instrumentalise.

Petit tour d’horizon d’une instrumentalisation programmée.

vendredi 3 février 2012

L'excision, une « affaire de femmes » ?

On parle beaucoup de l'excision, cette ablation partielle ou totale du clitoris, que subissent 300 millions de fillettes dans le monde, en grande partie dans des pays africains. On dit aussi souvent que c'est une «affaire de femmes», puisque celles-ci sont à la fois les victimes puis les organisatrices de cette pratique, et aussi les principales activistes pour son abolition.

Exciser est effectivement un « métier » exercé par des femmes, et les recherches (1) montrent également à quel point l'opinion des mères excisées influence la décision d'exciser leurs filles.

Parce que l'excision est « une affaire de femmes », il ne s'agirait pas de l'une des marques de la domination masculine ?

vendredi 27 janvier 2012

Davos on women

Davos World Economic Forum, where only 16% of attendants were women, had a session on women’s leadership. It was the first time in World economic forum’s history.

 I followed it on twitter, as Internet is too bad here in West Africa to watch the livestream. And what did I got ? An anthology of evidences of women’s instrumentalization.

To be more specific, we saw in what extent are existing gender inequalities instrumentalized for economic growth

mercredi 16 novembre 2011

La lutte contre le mariage précoce est-elle un combat féministe ?

Au cours de la dernière décennie, une femme sur trois a été mariée avant l'âge de 18 ans. Au Niger et au Mali, c'est le cas de trois femmes sur quatre. Le mariage des enfants, je/vous/nous sommes contre. Mais pour quelles raisons ?

Sollicitez le corpus international des droits fondamentaux, vous ne convaincrez pas pour autant cette mère qui vient de marier sa fille de 15 ans, ce père qui a négocié le mariage de sa fille de 16 ans avec le fils d'un voisin, ni cette famille qui a enfermé sa belle-fille pour l'empêcher de s'échapper
Arguez des risques pour leur santé, vous serez davantage écouté-e. Qui dit mariage précoce, dit grossesse précoce. Or les complications liées à la grossesse ou à l'accouchement sont la première cause de décès chez les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans dans les pays en développement. Les filles de moins de 15 ans, quant à elles, ont cinq fois plus de risques de décéder de leur grossesse que les filles de 20 à 24 ans.

Bien souvent, une fois mariées, les jeunes filles ne sont plus considérées comme des enfants. Le terme de mariage des enfants n'a donc aucun sens. Et ne véhiculons nous pas nos propres normes en voulant imposer notre définition de l'enfance ? Le rejet de l'idéologie occidentale guette constamment les défenseurs des droits humains, les obligeant à revoir leur stratégie.

lundi 31 octobre 2011

Genre @ G20

Read the english version of this post on the Young Feminist Wire's website

Dans le foisonnement de side-events, de communiqués de presse et de happenings que nous allons connaitre cette semaine pendant le G20, vous vous demandez où est le genre ? Moi aussi. Petit tour d’horizon.

Côté francophone, comme d’habitude, pas grand-chose. Le document de recommandations rédigé par les ONG membres de Coordination Sud ne dit rien sur le genre et le développement. De son côté, la coalition G8G20 a pensé à l’éducation des filles dans ses propositions : « Faire respecter le droit des filles et des femmes à l’éducation partout dans le monde, une des conditions fondamentales pour l’égalité femme – homme » Rien de bien révolutionnaire.

« Investir dans les femmes », ou le continuum du contrôle du corps des femmes

samedi 29 octobre 2011

« Je baissai un peu la tête, comme les autres femmes. Sans même savoir pourquoi. »

Chercher le féminisme en Afrique de l'Ouest n'est pas tâche facile. Surtout dans le monde francophone. Une recherche sur google ne permet vraiment pas de se faire une idée. Dix recherches sur google non plus. Où se cachent les féministes ouest-africaines ? Elles sont peu sur Internet, c'est vrai. Elles sont sur le terrain. Parfois elles se cachent, car il n'est pas facile de se dire féministe. Et souvent, elles écrivent.

L'écriture fictionnelle est un outil de subversion incroyable, un moyen de dire, de faire dire à ses héroïnes, des choses qui passeraient moins bien avec l'essai ou la parole publique. Leurs héroïnes disent la souffrance d'être femmes, étriquées dans des existences dont elles dominent rarement le cours, encadrées par les normes sociales. Elles disent les violences sexuelles. Elles disent l'exclusion de celles qui sortent des chemins tout tracés. Elles disent les combats de celles qui remettent en cause l'ordre établi.

dimanche 28 août 2011

Le genre dans le texte 2/2

La politique nationale de promotion du genre adoptée en 2009 par le Bénin a suivi la même logique qu'au Burkina. Elle a été lancée suite à une politique de promotion de la femme qui date de 2002 et dont la principale lacune était que son approche focalisée uniquement sur les femmes n'avait pas permis de réduire  véritablement les inégalités de genre.
Le glissement de l'approche « femmes dans le développement » vers celle du « genre et développement » suit la logique de l'ensemble de la communauté internationale. Si au Burkina ce glissement s'est mal opéré en raison d'une mauvaise compréhension du concept genre, au Bénin, l'analyse qui préside à la nouvelle politique est intéressante.